Combien d’ados sont affectés par l’énurésie nocturne ?
Environ 500 000 enfants et adolescents sont encore concernés par ce trouble. Que ce soient des “accidents” occasionnels ou réguliers, ce problème médical est en fait très courant… mais très tabou. On distingue deux sortes de mictions involontaires pendant la nuit :
L’énurésie nocturne primaire : lorsque l’enfant n’a jamais réussi à contrôler sa vessie la nuit.
L’énurésie nocturne secondaire : lorsque l’incontinence réapparaît après un minimum de 6 mois de continence.
L’énurésie primaire est la forme la plus fréquente. Une énurésie secondaire chez les adolescents nécessitera une visite chez le médecin. Il vérifiera qu’il ne s’agit pas d’une infection des voies urinaires, de problèmes liés au cerveau (neurologiques) ou bien psychologiques (stress ou autres).
L’impact de l’énurésie nocturne chez un adolescent
L’énurésie nocturne est un problème urinaire bénin sur le plan physiologique mais très pénible et très difficile sur le plan psychologique. L’embarras et la honte sont des problèmes majeurs pour ces adultes en devenir. Ils sont souvent incapables de partager leur problème avec leurs amis, parfois même au sein de leur famille ! Ils sont gênés, anxieux, et craignent les intimidations, l’humiliation. Surtout de nos jours, avec l’impact des réseaux sociaux, et le développement du harcèlement scolaire, mieux vaut ne pas montrer ses faiblesses à l’école.
Leur plus grande peur : devenir “populaire” parce que l’on fait encore pipi au lit. Alors ils s’isolent, se renferment : leur estime d’eux-même est de plus en plus faible. Leurs relations sont affectées, ils s’interdisent les soirées pyjama, les voyages scolaires, les colonies de vacances,... Mais ce n’est pas tout : le sommeil peut aussi être perturbé et engendrer des difficultés de concentration, de mémorisation, et d’apprentissage en général. Une fatigue cumulée peut être néfaste du point de vue scolaire mais aussi pour la gestion des émotions.
Une faible estime de soi et une grande fatigue entraînent beaucoup plus facilement vers une dépression. Ce trouble du contrôle de la vessie perturbe également le reste de la famille qui peut vite se sentir démunie face au problème. De surcroît, le reste de la fratrie peut être aussi réveillée par les accidents de nuit et les alarmes stop-pipi. Tout ça évidemment, sans compter le nettoyage des vêtements et des draps souillés qui sont loin d’être une partie de plaisir… Quoi qu’il arrive, même si votre patience est rudement mise à l’épreuve, souvenez-vous toujours que votre enfant n’est pas responsable de son état. Ce n’est ni sa faute, ni sous son contrôle malgré ce que l’on pourrait croire !
Existe-t-il des causes à l’énurésie nocturne ?
On ne sait pas encore bien pourquoi ce trouble persiste. On pense que cette “maladie” arrive en raison d’un dérèglement ou d’un retard de développement dans une de ces parties :
• La vessie : hyperactive, petite vessie
• Les reins : l’urine est produite la nuit
• Le cerveau : sommeil trop profond, l’enfant est incapable de se réveiller.
Les médecins ont tendance à traiter les problèmes de vessie et de reins à l’aide de médicaments. Quant au sommeil profond, ils proposeront généralement l’alarme pipi-stop. Consultez notre article pour en savoir plus sur les traitements de l’énurésie.
On peut prendre en compte d’autre facteurs tels que :
• La génétique : il apparaît que si l’un des parents était énurétique, l’enfant à 40 % de chances de l’être également. Lorsque c’était le cas pour les deux parents, alors ce taux augmente à 70 %
• Le sommeil profond : il est très courant pendant la puberté de manquer d’heures de sommeil ! Des devoirs terminés très tard, des veilles à discuter avec les copains ou à regarder la télé, etc. Tout cela peut engendrer une énorme fatigue et causer un sommeil très profond qui l’empêche donc de se réveiller
• La constipation : son traitement est une priorité lorsqu’on essaye de guérir de l’énurésie nocturne. En effet, la vessie et les intestins étant proches, les intestins pleins peuvent pousser sur la vessie de l’enfant.
• Le stress : les raisons psychologiques sont les causes les plus courantes de l’énurésie secondaire. Un deuil, un divorce, un déménagement : n’importe quel événement peut perturber l’adolescent et causer, malgré lui, une miction involontaire durant la nuit.
• L’apnée obstructive du sommeil : cette cause est très rare mais il arrive que l’énurésie nocturne soit liée à une apnée du sommeil.
• Une maladie liée aux reins ou à la vessie : dans ce cas, les problèmes d’énurésie se manifestent également la journée et non pas uniquement la nuit. Certains médicaments peuvent aussi augmenter les risques d’énurésie nocturne. Il est probable que le diabète puisse également être accompagné d’un tel symptôme. En outre, certaines études laissent à penser que les enfants et adolescents atteints d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) sont plus couramment sujets à l’énurésie pendant la nuit.
Quelques conseils :
• S’abstenir des aliments trop salés ou trop sucrés (qui donnent soif), surtout le soir
• Limiter la consommation de boissons gazeuses qui peuvent perturber le fonctionnement de la vessie
• Éviter tant que possible les aliments et boissons contenant de la caféine : celle-ci peut perturber le sommeil mais aussi irriter la vessie
• Boire beaucoup d’eau durant la journée (pour éviter de trop boire le soir)
• Traiter l’éventuelle constipation
• Se coucher à heure régulière chaque nuit, après avoir été une dernière fois aux toilettes afin de vider complètement la vessie.
• Ne pas rester isolé, trouver quelqu’un à qui parler : famille, ami, médecin, psychologue…
Armez-vous de courage et de patience : l’énurésie primaire nocturne disparaît pratiquement toujours d’elle-même. L’énurésie secondaire, quant à elle, peut disparaître lorsque la cause est trouvée. N’attendez plus pour parler de l’énurésie nocturne avec votre pédiatre ou votre médecin. Vous pouvez trouver la solution qui convient le mieux à votre enfant, ainsi qu’à votre famille. Se rapprocher de certaines associations peut être une solution pour lutter contre l’isolement social. Rencontrer d’autres adolescents peut aider votre enfant à ne pas se renfermer sur lui-même et à réaliser qu’il n’est pas seul.